Toi aussi, joue à deviner où je vais passer Noël!

 
Si vous êtes lecteurs assidus de ce blog, vous savez que l’an dernier, on s’est fait jeté pour Noël. Si vous ne vous souvenez plus, ou si vous vous êtes nouveau lecteur, allez voir dans les archives. Et bien, c’ette année, devinez quoi! Si, c’est chez la tantine de mon cher et tendre en question que se déroule le repas de Noël! Avec invitation écrite, s’il vous plaît!
 
Et oui, on va y aller. Et ne prenez pas cet air contrit: vous croyez vraiment qu’on a le choix?! Les amis, c’est la famille que l’on se choisit, alors, quand on ne veut plus en faire partie, c’est facile. L’autre famille, celle qu’on n’a pas choisie, ben, on se la traine. Alors, on va se trainer à Noël. Et pour Hervé, c’est dur. Moi, je m’en fous un peu, je ne me suis jamais vraiment sentie comme "faisant partie de la famille"; ça tient à des petits riens, comme sentiment: une grand-tante du côté de l’oncle qui vous dégage de la route alors que vous venez pour lui dire bonjour, parce qu’elle veut saluer les petites nièces dont vous ne faites pas partie; une cousine de votre mari qui tire de la main de sa fille de deux mois la peluche que vous venez de lui payer (pour Noël justement), à chaque fois qu’elle la voit jouer avec; ou alors, on cuisine un dessert, au lait, lors d’un repas de famille, alors que tout le monde sait (à force de vous en avoir fait manger à toutes les sauces, sans vous le dire, au cas où se serait "dans votre tête" que ça vous rend malade, le lait!) que le lait vous rend malade, et pour vous, on prévoit… un paquet de gateaux secs, parce qu’on n’a pas prévu autre chose (faut pas pousser, non plus! après tout, j’ai qu’à digérer le lait, comme tout le monde!). Des petits riens, je vous dis, faits même parfois inconsciemment, actes plus ou moins manqués, mais que, moi, je n’ai pas manqué, parce que c’est dans ma nature la plus profonde et la plus insupportable: mon oeil est irrésistiblement attiré par les défauts, les notes discordantes, les – n’ayons pas peur des mots – couilles dans le potage. C’est bien pratique quand on achète un meuble; c’est très blessant, quand cela concerne les rapports humains. Alors, ça me change pas beaucoup. ça a même bien clarifié la situation dans ma tête, cette histoire de l’an dernier. Pour Hervé, en revanche, c’est plus difficile, plus douloureux, forcément. Et dans ce genre de cas, il a la rancune fichtrement tenace; et c’est toujours pas passé; ça le ronge de l’intérieur.
 
Donc, on y va: on y mange, on attend que ça se passe, on offre nos cadeaux, et on repart (si personne n’attrape la Grippe A, d’ici-là! Enfin… cette année, on a anticipé: on n’a rien acheté de comestible!). Eh oui, on va faire des cadeaux, malgré tout. Moins chers, moins d’efforts pour faire plaisir. Sauf pour les enfants, parce que les enfants ne sont pour rien dans les histoires d’adultes et qu’on n’a pas le droit de leur gâcher Noël. Même s’il y a de grandes chances que, comme quasiment à chaque fois, on ne les voit pas ouvrir les cadeaux (plutôt que de les leur donner au moment de l’apéritif quand tout le monde est là, ils les ouvrent après la sieste, quand nous sommes déjà repartis).
 
Vous trouvez que je suis dure, n’est-ce pas? Je ne suis pas très souple, point de vue caractère (par contre, côté muscles, ça va encore plutôt bien, même si ça fait longtemps que je ne pratique plus ni danse, ni yoga). C’était pas dans les options que mes parents ont choisies quand ils ont passé commande à la cigogne. Et parce que j’ai appris que le monde dans lequel on vit n’est pas fait pour les gentils. Alors, l’amour, les services, la porte ouverte, le don de soi, un rein ou dix ans de ma vie, je les garde pour les gens que j’aime. Pour les autres, je fais les choses par devoir. Et à Noël, on y va, par devoir. Et on va faire des cadeaux, par devoir; pas envers eux, mais envers nous, parce que nous nous le devons à nous-mêmes (et parce qu’il y aura Martin et les parents de Martin qui seront là aussi, et qu’à eux, on avait très envie de faire des cadeaux, aussi! Eux, ils font partie de la famille qu’on a choisie)
 
Promis, je vous raconterai… ou pas.
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3 commentaires pour Toi aussi, joue à deviner où je vais passer Noël!

  1. Igloo dit :

    Mon côté asocial comprend très bien ton point de vue !

  2. JP dit :

    J\’avais espéré que vous ne veniez pas, mais bon tant pis !!! on fera avec !! avec un peu de chance, y\’aura un brin d\’ambiance !! lol bien évidemment "PIC".

  3. annie dit :

    On n\’a pas eu l\’occasion de se voir , mais je vous envoie mes bisous sincères et vous souhaite plein de bonnes choses pour cette année nouvelle !

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